Dans notre mode de vie occidental, notre quotidien est organisé autour d'un agenda surchargé (chronos). Nous avons de cesse de courir après le temps (kairos) qui nous semble insaisissable et dont la mesure incessante de la trotteuse nous ramène à notre existence sans véritable sens.
Certaines personnes bousculées par le temps en viennent même à renoncer à leurs heures de sommeil pour gagner du temps sur leur journée et ainsi parvenir (parfois) à boucler leur programme de compétiteur .rice.
Pourquoi réapprendre à exister ?
Notre expérience de la vie telle que décrite plus haut, nous entraîne dans un cercle où l'inauthenticité domine, où nos quotidiens se vivent dans la superficialité et les apparences.
Nous finissons par vivre à l'extérieur de nous-même, et à employer le "on" anonyme qui parle à notre place (Sophrologie : lexique des concepts, techniques et champs d'application co-écrit par Dominique Aubert, Richard Esposito, Pascal Gautier et Bernard Santerre).
Très souvent la raison d'être de ce rythme infernal est notre relation au temps et à la vie elle-même.
Notre finitude, partie intégrante de ce processus, induit un repli sur soi. Nous fuyons cet horizon de la mort, pour nous réfugier dans une existence non assumée.
L'avenir est vécu et attendu passivement, sans que nous soyons acteur .rice dans cette future réalité.
Seul l'être humain peut prendre conscience de son existence et du sens à lui donner.
Son existence, l'être humain la définit à travers le contexte de sa vie, de son monde et de son inscription dans le temps.
C'est dans sa relation à son passé, à son présent et à son propre devenir, contenant l'ensemble de ses possibles, qu'il peut essayer de se réaliser.
C'est aussi en prenant conscience de ses valeurs de vie et en les intégrants dans son mode de vie que l'être humain parvient à donner du sens à son existence.
Voici une histoire intéressante pour illustrer ce propos :
"Il était une fois, un enseignant qui, devant sa classe, prit un grand bocal en verre et sans dire un mot, le remplit avec quelques grosses pierres. Ensuite, il demanda à ses élèves si le bocal était plein.
Ils étaient d'accord pour dire OUI.
Puis, il prit une poignée de petits cailloux et les versa dans le bocal. Les petits cailloux comblèrent les espaces vides. Il redemanda aux élèves si le bocal était plein.
Ils dirent à nouveau OUI.
Il continua, sûr de lui, avec un sachet rempli de sable et le versa dans le bocal… Bien sûr, le sable remplit tous les espaces vides et il leur demanda à nouveau si le bocal était plein.
Les élèves répondirent unanimement OUI.
Et alors, l'enseignant ajouta deux tasses de café dans le contenu du bocal ! Le café combla encore les espaces entre les grains de sable. Et enfin il versa de l'eau chaude… même pour l'eau, il y avait eu de la place !
Les élèves se sont alors mis à rire…
Quand ils eurent fini, l'enseignant dit :
«Je veux que vous réalisiez que le bocal de pierres symbolise la vie. Les pierres sont les choses importantes comme la famille, les enfants, la nourriture, la santé, et tout ce qui passionne. Même si on perdait tout ce qui comble les vides, à nous de faire que les choses essentielles restent.
Les cailloux sont les autres choses qui comptent comme la maison, les chaises, le lit…
Le sable représente tout le reste, les petites choses de la vie. Si on avait versé le sable en premier, il n'y aurait plus eu de place pour les relations profondes.
Si on dépense toute notre énergie et tout notre temps pour les petites choses, nous n'aurons jamais de place pour les liens de cœur.
Donnez de l'attention aux choses qui contribuent à votre bonheur : les parents, les amis, le sport, les activités créatives… Il restera toujours du temps pour faire les petites choses… Établissez vos priorités, le reste n'est que du sable.»
Un des élèves leva alors la main et demanda ce que représente le café.
Le professeur sourit et dit : «C'est bien que tu demandes. C'était juste pour vous montrer que, même si vos vies peuvent paraître bien remplies, il y aura toujours de la place pour une tasse de café avec un ami.» "
Mais comment changer notre relation au temps ?
La sophrologie permet d'aborder ce sujet. Cette relation entre le temps et l'Être ou l'expérience vécue. Elle donne accès à une suspension de notre rapport au monde.
Un délicat intervalle entre ce qui n'est déjà plus et ce qui n'est pas encore.
Le présent est entouré par le passé et le futur et lui permettent d'être présent.
Pour vivre positivement notre présent, il est nécessaire de ne pas projeter devant soi du négatif, en imaginant notre futur.
Notre relation au présent est interdépendante de notre relation au passé et au futur.
Dans sa pratique, la sophrologie nous aide à regarder l'avenir avec sa finitude, tout en donnant sens au temps de vie qui nous est offert.
Elle redonne une vision claire au fait que "le temps est le déroulement de notre existence" (Sophrologie : lexique des concepts, techniques et champs d'application)
Même-si en sophrologie le présent est un élément important, c'est la conscience de l'interconnexion des trois dimensions (passé, présent, futur) comme un ensemble unifié qui sera expérimenté.
La pratique de la sophrologie nous ouvre vers une renaissance constante nourrie par un accès à sa liberté intérieure, à une autre perception du monde et de soi, à l'authenticité de son existence.
Et c'est ainsi que notre relation au temps évolue car chacun peut explorer la conscience de son existence.
Le présent est alors vécu de manière qualitative, en fonction de ce que nous ressentons, vivons, mémorisons, ou imaginons.
Le présent en sophrologie nous inscrit dans une dynamique permanente et organisée autour des trois dimensions.
Peu à peu, nous retrouvons un ancrage dans notre existence malgré le mouvement perpétuel du temps et l'impermanence des choses.
Notre vie retrouve le goût de l'existence !
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